Niger: Afrique occidentale et gestion integree des ressources en eau du bassin du Niger (#46)

Description

 Le Bassin du Niger a une superficie de 1,5 million km² que se partagent neuf pays (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Nigeria et Tchad). Sa population s’élève à environ 100 millions d’habitants, dont 80% vivent au Nigeria. Le taux d’accroissement annuel de la population y avoisine 3%. Dans la plupart des pays, le produit national brut par habitant en 1998 était inférieur à 500 dollars. L’accès à l’eau potable se situe entre 26 et 84%. Au sein du bassin, le climat varie : humide dans la forêt dense tropicale avec 2300 mm de précipitations par an ; aride dans les zones désertiques où l’on observe entre 100 et 700 mm de précipitations par an et de fréquents cas de sécheresse. Des études menées sur la période de 1960 à 1990 révèlent une courbe décroissante de précipitations. L’environnement se dégrade entraînant des débits minima, une baisse importante des niveaux d’eau, un envasement des lits de rivières, une pollution industrielle et domestique donnant lieu à une dispersion hydrophile, une infestation de l’eau et à une perte de terres arables et de pâturages.

L’Autorité du Bassin du Niger (1980), succédant à la Commission du fleuve Niger (1964), a été établie afin de favoriser, promouvoir et coordonner les études et programmes relatifs au bassin. De nos jours, il est demandé à l’Autorité de promouvoir la coopération entre les pays membres et d’assurer le développement intégré de leurs ressources, particulièrement dans les secteurs de l’énergie, des ressources en eau, de l’agriculture, de la sylviculture, de l’exploitation, des transports, de la communication, de l’industrie.

Un cadre institutionnel tenant compte d’un certain nombre de restructurations a été établi. Il se compose à présent :

i. Du Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement habilité à prendre les décisions, 
ii. Du Conseil des Ministres, 
iii. Du Comité technique d’experts, 
iv. Du Secrétariat exécutif en charge de mettre en application les décisions prises par les instances faîtières. 
Un certain nombre de projets ont été exécutés notamment une étude sur la Commission du fleuve Niger, la création d’un centre de documentation, la modélisation informatique, la sédimentation et la lutte contre la désertification. 
En dépit des investissements apportés des années durant, les bénéfices tardent à se faire ressentir et chaque pays a développé le Niger pour diverses raisons sans se préoccuper de leur Autorité du Bassin du Niger. 

Leçons apprises

  • Nécessité de fixer des objectifs précis par mandat contrairement aux mandats vagues et peu consistants.
  • Au lieu d’avoir des organisations liées au Bassin et comptant beaucoup de membres, il serait préférable de subdiviser le bassin pour obtenir des riverains aux sous-groupes obtenus.
  • Nécessité impérieuse d’oser entreprendre quelques activités critiques mais réalisables.
  • Dangers encourus par une tierce organisation riveraine du bassin, travaillant sans un protocole de partage des ressources en eau
  • Nécessité d’éviter une profonde dépendance vis-à-vis du Secrétariat exécutif. 

Importance du cas étudié pour la GIRE

La plupart des rivières en Afrique de l’ouest sont partagées; l’on observe autour de quatre d’entre elles des organisations riveraines. La présente étude de cas donne aux futures organisations riveraines des exemples de pièges à éviter afin d’assurer le succès à leurs efforts de coopération en vue du partage des ressources en eau, pour maximiser leurs bénéfices socio-économiques et en même temps leur assurer la survie de l’écosystème terrestre et aquatique.