Tanzanie: Examen critique de la gestion Bassin fluvial du Grand Ruaha (#121)

Description

 La présente étude de cas est consacrée à la description des différentes réactions par rapport à la rareté croissante de l’eau pendant la saison sèche dans les plaines de Usangu, une excroissance du bassin du fleuve Grand Ruaha dans le Sud-Ouest de la Tanzanie. Fondée sur les résultats de deux projets de la DFID (Agence Britannique pour le Développement International), notamment le SMUWC (Projet de développement des zones humides et du Bassin de Usangu) et le RIPARWIN (Projet d’accroissement de la productivité de l’irrigation de l’eau pour les besoins intersectoriels), cette analyse englobe un examen critique du bien fondé des structures de gestion du bassin fluvial nouvellement mises en place par rapport aux problèmes et préoccupations en présence.

Le bassin fluvial du Grand Ruaha revêt une importance nationale, en ce qui concerne l’utilisation de ses eaux pour les besoins de production considérable du riz, l’entretien d’un site Ramsar de zone humide, la satisfaction des besoins écologiques du Parc National de Ruaha et la production de l’énergie hydro-électrique. Six (06) principaux utilisateurs des ressources en eau, en amont et en aval sont par conséquent identifiés ici, à savoir :

  • Les agriculteurs approvisionnés par les eaux de pluies et consommateurs de l’eau des ménages dans le bassin supérieur ;
  • Les irrigateurs dans les plaines au pied de l’escarpement ;
  • Les consommateurs des ménages et les cultivateurs de maïs dans les plaines, approvisionnés par les eaux de pluies ;
  • Les pastoralistes, pêcheurs et femmes dans les zones humides centrales ;
  • La faune et les touristes dans le Parc national de Ruaha qui entourent le bras du fleuve ;
  • Les plans d’énergie hydraulique de Mtera/Kidati, Kidatu.

Au début des années 1990, l’attention des autorités a été attirée au sujet des changements hydrologiques et écologiques dans les plaines de Usangu dans le bassin du haut Ruaha. Les projets de recherche exécutés en collaboration avec le Ministère de l’eau et du Développement de l’Elevage, et les autres partenaires, ont permis l’examen des causes du tarissement du fleuve et proposé des solutions pour y remédier.

Leçons apprises

 De nombreuses leçons découlent de cette étude de cas dont entre autres :

  • Le rôle crucial et les avantages à long terme et de grande envergure, la recherche interdisciplinaire
  • La difficulté à aborder les vues inébranlables du « Professionnalisme ordinaire » (terme utilisé pour décrire une approche disciplinaire plutôt souple) ou de la puissante élite locale qui aboutissent à la mauvaise distribution de l’eau ou la gestion inappropriée des ressources naturelles
  • Le besoin de solutions de développement du secteur local de l’eau, aux fins d’une gestion du degré de rareté de l’eau au niveau du bassin. 

Importance du cas étudié pour la GIRE

La conclusion majeure qui se dégage est que les gestionnaires en charge de la GIRE doivent continuellement revoir et enrichir les connaissances de base, les perceptions et procédés hydrologiques et mécanismes de changements dans les bassins fluviaux, dans l’optique de peaufiner « une réaction institutionnelle appropriée ». En d’autres termes, nous ne devons pas nous complaire de ce qui semble être une approche de gestion intégrée sérieusement en dévoiler les composantes et identifier les modes de GIRE qui maîtrisent totalement la science, les préoccupations et les réactions en jeu, et produire en conséquence des solutions adaptées aux cas en présence.


Photo credit: Paul Shaffner