La Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE)

L’eau est une grande préoccupation dans les pays de l’Afrique de l’Ouest  et sa bonne gestion est un devoir pour les gouvernants qui ont une obligation de moyens et pour chaque citoyen qui se doit d’adopter les bons comportements pour assurer la pérennité de la ressource. Bien plus que la vulnérabilité des pays de la zone face à une pluviométrie largement déficitaire et irrégulière spatiotemporellement, la gestion des ressources en eau fut pendant longtemps essentiellement sectorielle. La prise de conscience, surtout par la région, sur les enjeux liés à l’eau a progressivement convergé vers un consensus pour une approche innovatrice de gestion des ressources en eau. La GIRE est ainsi apparue comme une des approches pour atteindre la bonne gouvernance de l’eau.

Ce que signifie la GIRE

La GIRE est fondée sur une vision globale qui tient compte de la dynamique des ressources en eau au sein des espaces naturels que sont les bassins hydrographiques ou les aquifères, avec une implication de l’ensemble des acteurs du domaine de l’eau dans un nouveau cadre de gestion, permettant de concilier au mieux l’ensemble des usages pour le développement continu d’une région ou d’un pays, tout en préservant les besoins des générations futures.

La GIRE signifie donc :

  • Approche intersectorielle intégrant objectifs écologique, économique et social pour atteindre des bénéfices multiples et transversaux.
  • Prise en compte des aspects technique, social et politique, y compris les résolutions de conflits, des demande et usage dans les différents sens économique, environnemental ou géopolitique.
  • Intégration intersectorielle, intégration des usages, intégration des demandes, intégration aussi bien avec l’environnement que les populations.
  • Gestion cordonnée de l’eau, des terres et des ressources connexes.
  • Participation des acteurs en vue de faciliter une large appropriation et de les responsabiliser. Implication active des personnes affectées et des groupes d’intérêt dans la résolution des conflits, promotion de la durabilité pour mobiliser davantage de ressource et gestion socialement responsable des ressources qui bénéficie à l’ensemble des composantes de la société et associe de nouvelles méthodes institutionnelles.
  • Approche systémique qui reconnait aussi bien les composantes individuelles que les interactions entre elles et que toute perturbation d’un système entre une modification des autres.

La GIRE repose de ce fait sur des principes clés que :

  • L’eau douce est une ressources limitée et vulnérable, essentielle au maintien de la durabilité de la vie, de l’environnement et du développement.
  • La mobilisation et la gestion de l’eau doit être basée sur une approche participative impliquant usagers, planificateurs et décideur politiques à tous les niveaux. L’eau est bien une question dans laquelle tout le monde est acteur et l’approche participative est le meilleur moyen d’atteindre un consensus durable et un accord commun.
  • La femme joue un rôle central dans la provision, la gestion et la préservation de l’eau.
  • L’eau représente une valeur économique dans tous ses usages concurrentiels et doit être reconnue comme un produit économique. Sa gestion doit ainsi refléter la valeur des différents usages en pratiquant des prix qui répondent au coût de ses provisions.
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Les défis pour le GWP/AO

La tenue de la conférence de Ouagadougou, en mars 1998, sur la GIRE, a marqué un tournant dans les approches de la gestion de l’eau au niveau régional avec l’engagement pris par les pays membres de la CEDEAO de conduire dans chaque pays un processus GIRE, devant permettre de disposer et mettre en œuvre un plan d’Action de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PAGIRE). Toutefois, en dépit des actions importantes de sensibilisation et d’information réalisées au niveau mondial par le GWP et d’autres structures spécialisées du domaine de l’eau, les progrès de la GIRE au niveau des pays pris individuellement,  sont très mitigés. Le GWP a marqué d’une empreinte la promotion de la GIRE en Afrique de l’Ouest. Les défis déjà relevés ont consisté à (i) bâtir des alliances pour la GIRE (AMCOW, CEDEAO, mise en place des PNE, etc.), (ii) renforcer la coopération sous régionale au niveau des bassins hydrographiques et animer des dialogues, (iii) sensibiliser, informer et renforcer les capacités sur la GIRE et à (iv) favoriser une application de la GIRE dans les pays et au sein des communautés.

Les défis actuels qui se présente pour le Partenariat consistent prioritairement à :

  • Appuyer les pays pour mettre en pratique une meilleure GIRE pour la sécurité en eau
  • Promouvoir la GIRE pour aborder l'adaptation au changement climatique et les autres défis majeurs.
  • Soutenir la recherche en matière de changements et de variabilité climatiques pour améliorer les connaissances, la planification et l’allocation des ressources en eau et des terres.
  • Coordonner, harmoniser et échanger des informations et des expériences dans le domaine de la gestion intégrée des ressources en eau.
  • Sensibiliser, éduquer et renforcer les capacités des acteurs.