Le Préfet de la région, M. Yacouba DOUMBIA, a relevé le contexte de la mise en place de cette coordination en ces termes « Notre pays, comme les cinq autres États riverains du bassin, est confronté à des défis environnementaux majeurs : déforestation, pollution des eaux, perte de biodiversité, sécheresses accrues… autant de menaces qui appellent des réponses coordonnées et inclusives. Dans ce contexte, la participation active des usagers des ressources naturelles – agriculteurs, pêcheurs, éleveurs, artisans, femmes, jeunes, entreprises, collectivités – devient une exigence incontournable pour une gouvernance durable et légitime ». Il a par ailleurs insisté sur le fait que la CNU aura vocation à faire entendre la voix des usagers, à participer à la planification des actions de terrain, à nourrir le dialogue national et régional, et à contribuer à l’appropriation locale des résultats du projet REWarD et au-delà, du Programme d’Action Stratégique du bassin.
« La Côte d’Ivoire réaffirme ici son engagement à œuvrer pour une gestion concertée et intégrée de ses ressources naturelles, en lien étroit avec les autres pays du bassin. Ce processus participatif, porté par l’ABV et ses partenaires, est en parfaite cohérence avec notre politique nationale de gestion durable de l’environnement, notre stratégie climat, et les engagements pris au titre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et des Objectifs de Développement Durable », a-t-il indiqué dans son allocution lue au nom du Ministre des Eaux et Forêts.
Il a ensuite salué la forte mobilisation des acteurs locaux, des structures techniques ministérielles, des services déconcentrés, des collectivités territoriales, et surtout des représentants des organisations d’usagers, témoignage de leur attachement à la ressource et de leur volonté de s’organiser pour mieux la protéger. Ce qui a été confirmé par le représentant du maire de Bouna, M. OUATTARA Mohamed Junior, qui, dans son allocution, a relevé que ce bassin est leur milieu de vie et pour cela, il y a une responsabilité partagée pour la préservation et la sauvegarde de ses ressources qu’ils ont en partage avec les autres pays.
M. Salifou DENE, représentant le Directeur Exécutif de l’ABV a indiqué que « l’expérience montre que les politiques de gestion durable ne peuvent réussir sans l’implication directe de celles et ceux qui utilisent quotidiennement ces ressources, en tirent leurs moyens de subsistance, et subissent les effets des dégradations environnementales. C’est pourquoi la mise en place de cette Coordination Nationale des Usagères et Usagers (CNU) en Côte d’Ivoire constitue bien plus qu’un mécanisme consultatif. Elle s’inscrit comme un maillon essentiel de la gouvernance du bassin, au même titre que les comités intersectoriels nationaux, les structures étatiques et les organes de coordination régionaux ». M. DENE a rassuré les participants que la Direction Exécutive de l’ABV reste pleinement engagé en mettant à disposition les outils, les référentiels, les espaces de dialogue et les appuis techniques nécessaires à l’opérationnalisation des CNU dans chacun des six pays du bassin.
Après discussion, amendement et validation du rapport national de cartographie et de caractérisation des usagers, du plan de travail et de renforcement des capacités, la Coordination Nationale des Usagers a été constituée et ses organes dirigeants mis en place. Un bureau de quatorze (14) membres a été constitué à la suite de concertations entre les usagers qui ont porté à la présidence de la Coordination Mme Faty DIABAGATE, Présidente de l’ONG KERASYIRE (Femmes levons-nous en langue Lobbi). Elle a appelé l’ensemble du bureau à se mobiliser autour d’elle pour réussir les objectifs de développement du bassin.
Le projet REWaRD – Volta River Basin, financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), vise à inverser les tendances à la dégradation des ressources naturelles et des écosystèmes dans le bassin de la Volta, en promouvant la gouvernance transfrontalière, la gestion intégrée des ressources naturelles et la résilience des communautés. Dans le cadre de la mise en œuvre de sa Composante 2 sur le renforcement de la coordination régionale et nationale, le projet a planifié la réalisation de la mission portant ‘‘mise en place et renforcement des capacités des Coordinations Nationales et Régionale des usagères et usagers des ressources naturelles du bassin de la Volta’’. Le projet a été développé en étroite collaboration par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), l’Autorité du Bassin de la Volta (ABV), le Partenariat Mondial de l’Eau en Afrique de l’Ouest (GWP-AO) et les acteurs nationaux.
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