Accroitre les investissements pour la sécurité en eau et la résilience climatique en Afrique de l’Ouest

Les 12 et 13 décembre 2022, s’est tenu l’atelier régional sur le thème : « Accroissement des investissements pour la sécurité en eau et la résilience climatique en Afrique de l’Ouest : acquis, défis et opportunités ». L’évènement régional s’est déroulé à la fois en présentiel et en ligne pour les acteurs du niveau régional et des autres pays de l’Afrique de l’Ouest.

Il a été organisé par les Commissions de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’UEMOA en collaboration avec le Partenariat Mondial de l’Eau en Afrique de l’Ouest (GWP-AO) ainsi que le Secrétariat mondial et l’Unité de coordination Afrique du Partenariat Mondial de l’Eau (GWP). L’initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique des Ressources en Eau de l’Afrique (PREAO) de la CEDEAO et de la Politique Commune d’Amélioration de l’Environnement (PCAE) de l’UEMOA ainsi que du Programme Eau Climat Développement et Égalité des Genres (WACDEP-G) en Afrique de l’Ouest.

La région de l’Afrique de l’Ouest est confrontée à des défis majeurs sur le plan environnemental aggravé par les enjeux climatiques. En dépit du contexte climatique très alarmant, les investissements pour la sécurité en eau et la résilience climatique demeurent faibles dans la région. En effet, les besoins de financement pour la mise en œuvre des Contributions Déterminées au niveau National (CDN) des pays d'Afrique de l'Ouest, dont une partie conséquente porte sur l’eau comme une priorité en matière d’adaptation, sont estimés à 294 milliards de dollar par an à l'horizon 2030. Toutefois, sur la période 2013-2018, les pays de région ont reçu en moyenne, seulement 2,6 milliards de dollar par an au titre du financement climatique public international, principalement de la part des banques multilatérales de développement, suivies des sources bilatérales et des fonds climatiques.

En vue de relever le défi d’accroissement des investissements pour l’eau et la résilience climatique en Afrique d’ici 2030, la Conférence des Chefs d'État et de gouvernement de l'Union Africaine a adopté le Programme continental d'Investissement pour l'eau en Afrique (AIP) lors de sa 34ème Session Ordinaire, tenue le 7 février 2021 à Addis-Abeba, en Éthiopie. Cette adoption s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de Développement des Infrastructures en Afrique - Plan d'Action Prioritaire 2 (PIDA-PAP 2). Le but de l’AIP, dont l’une des composantes est le WACDEP-G, est de transformer et d’améliorer les perspectives d’investissement pour la sécurité en eau et l’assainissement durable pour une Afrique prospère, pacifique et équitable.

Le développement du Programme Régional d’Investissement pour la sécurité en eau résilient au changement climatique et du Programme Readiness - Secteur de l’Eau pour l’accès aux ressources des guichets de financement liés à l’eau et au climat y compris le Fonds Vert pour le Climat (FVC) en Afrique de l’Ouest s’inscrit dans la dynamique continentale des efforts visant à réduire voire combler le déficit des investissements requis en la matière en Afrique. Il s’agit d’une initiative qui bénéficie du portage politique des Commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA ainsi que du soutien de GWP et des partenaires.

L’objectif principal de l’atelier régional est de contribuer à accroitre les investissements pour la sécurité en eau et la résilience climatique en Afrique de l’Ouest, à travers une accélération de l'accès des pays aux ressources du FVC et d’autres guichets de financement, y compris les ressources du Programme de préparation et de soutien préparatoire au niveau national ainsi que les possibilités de développement d’un programme régional d’investissement en eau résilient au changement climatique.

Les travaux ont permis de faire les recommandations suivantes :

A l’endroit des guichets de financement climatique :

  • disséminer davantage les mécanismes et procédures d’accès au financement climatique ;
  • renforcer les capacités des partenaires nationaux, régionaux et transfrontaliers sur l’accès au financement climatique.

A l’endroit des organismes de bassins :

  • initier des projets transfrontaliers bancables et participatifs ;
  • renforcer les capacités institutionnelles des OBT en matière de montage et de mise en œuvre des projets climatiques.

A l’endroit des Etats membres de la CEDEAO et de l’UEMOA :

  • assurer le portage politique des projets tant nationaux que régionaux liés à l’eau et au climat ;
  • renforcer les capacités nationales d’accès aux ressources des guichets de financement climatique ;
  • mettre en place un pool d’experts pour la mobilisation des ressources financières.

A l’endroit des Commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA :

  • assurer le portage politique des projets régionaux liés à l’eau et au climat ;
  • accompagner les OBT et les partenaires nationaux dans la mobilisation des ressources du financement climatique et d’autres guichets pertinents ;
  • s’impliquer fortement dans l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi-évaluation de toutes les initiatives en lien avec le climat et l’eau ;
  • mettre en place des pools d’experts, dans les pays et au niveau régional, capables de soutenir l’élaboration et la soumission des projets résilients au changement climatique bancables acceptables aux différents guichets de financement climatique.

A l’endroit des Entités accréditées :

  • renforcer la collaboration et la communication avec les autres entités nationales et régionales porteurs de projets ;
  • travailler en étroite collaboration avec les structures nationales et les points focaux des guichets de financement pour la soumission des projets bancables.