Lancement du Projet Mékrou

« Le Projet Mékrou, qui permettra de tester et de corriger nos différents outils nationaux de gestion intégrée des ressources en eau, est donc un vaste chantier d’innovations institutionnelles, techniques et technologiques, de recherches scientifiques qui permettront de mieux connaître la ressource afin de mettre en place un vrai plan durable de son utilisation. » C’est en ces termes que le Secrétaire Général du Ministère de l’Eau, des Aménagements hydrauliques et de l’Assainissement du Burkina Faso, M. Ali Traoré, s’exprimant au nom de Madame le Ministre, a relevé l’importance du nouveau projet qui a été officiellement lancé le 18 mars 2014 à Ouagadougou.

L’atelier de lancement politique s’est déroulé du 18 au 20 mars et l’atelier technique les 17 et 21 mars 2014 dans la salle de conférence de l’hôtel Palm Beach de Ouagadougou, Burkina Faso. C’était sous la présidence du Ministre de l’Eau, des Aménagements hydrauliques et de l’Assainissement du Burkina Faso représenté par son Secrétaire Général. On notait la présence de la délégation de l’Union Européenne à Ouagadougou, des différentes autorités de l’eau des trois pays bénéficiaires, de l’Autorité du Bassin du Niger et des principaux partenaires agissants dans le bassin du Niger.

« Le projet intitulé ‘’L’eau au service de la croissance et de la lutte contre la pauvreté dans le bassin transfrontalier de la Mékrou’’ qui nous rassemble ce jour, depuis sa conception jusqu’à sa mise en œuvre, permettra à plusieurs types d’acteurs de l’eau, à savoir les financiers, les techniciens de l’eau ainsi que les scientifiques, de collaborer dans un vaste chantier transfrontalier entre trois pays pour parler, observer, étudier, analyser et tirer des conclusions sur la gestion de ce liquide incolore, inodore et tranquille, mais si nous ne savons pas faire, qui risque d’être la source de la 3ième guerre mondiale. », a indiqué pour sa part le Président du GWP Afrique de l’ouest, Pr Abel Afouda.

Pour M. Abdou GUERO, Directeur Technique de l’ABN, représentant le Secrétaire Exécutif de l’ABN  empêché, le bassin de la Mékrou, un sous-bassin du fleuve Niger, sera l’objet à travers la mise en œuvre de ce projet, d’un vaste chantier qui viendra compléter les nombreuses initiatives ouvertes par son institution.  Il a exprimé tout le soutien politique de l’ABN à ce projet.Busetto

M Luca BUSETTO, Représentant de l’Union Européenne siège, tout en exprimant sa satisfaction de soutenir financièrement ce projet, a expliqué que l’Union Européenne (UE) a augmenté ces dernières années son action dans le secteur de l’eau avec un financement cumulé de 2,4 milliards d’euros pour les 28 pays que l’UE soutient dans le monde. 69% de ce montant revient aux pays ACP et 90% de ces fonds destinés aux pays ACP reviennent à l’Afrique. Par ailleurs, a-t-il indiqué, l’UE est en train d’élaborer une nouvelle programmation (2014_2020) dans laquelle le triptyque Eau-Alimentation-Energie sera considéré ensemble et le projet Mékrou est en droite ligne des directives de cette nouvelle programmation.

Le projet a été initié par le Centre Commun de Recherche (CCR) et le Partenariat Mondial de l’Eau (GWP) et financé par la Commission de l’Union Européenne. L’atelier de lancement du projet a réuni près d’une centaine de participants  constitués de représentants des directions nationales de l’eau, des ONG et autres représentants de la Société Civile des trois pays ainsi que des partenaires techniques et financiers et acteurs dans le bassin du fleuve Niger.

Ce projet pilote vise à développer des outils et des méthodes de planification dans le contexte de la gestion intégrée des ressources en eau afin de permettre aux décideurs politiques et aux responsables de la gestion de l’eau de faire face aux défis complexes auxquels le bassin est confronté.

Dans son discours, le représentant de madame la Ministre de l’Eau, des Aménagements Hydrauliques et de l’Assainissement  a fait comprendre que : « laAli Traore croissance économique, la lutte contre la pauvreté et les évolutions démographiques et sociales entraînent une demande de plus en plus accrue des infrastructures de gestion de l’eau afin de permettre la production suffisante des denrées alimentaires et de l’énergie d’une part et, d’autre part de fournir les biens et services en temps opportun. Par ailleurs, la méconnaissance de la ressource Eau conduit inéluctablement à l’utilisation inadéquate de son potentiel économique, donc à un déficit d’adaptation, c’est-à-dire à une incapacité de gérer correctement les risques climatiques existants et la variabilité hydrologique. Cette situation concerne non seulement les actifs et les infrastructures, mais également les politiques et les programmes institutionnels, ainsi que les systèmes permettant d’améliorer la gestion intégrée des ressources en eau ».

Pendant les trois jours des groupes de travail ont permis de passer en revue la planification pluriannuelle des activités à mettre en œuvre et le budget approprié. Les échanges ont permis de clarifier le rôle des principaux acteurs et de mieux orienter les attentes.

Des présentations ont été faites par les acteurs clés (CEDEAO, ABN, AGRHYMET, ACMAD)  impliqués dans le projet sur les enjeux environnementaux et socio-économiques dans la région du sous-bassin de la Mékrou ainsi que les projets qu’ils y exécutent éventuellement.

A la fin des travaux le Président du GWP/AO, Pr. Abel AFOUDA a déclaré « C’est donc, certain que les tâches qui nous attendent au cours de quatre prochaines années sont bien identifiées ». Il a rassuré que les recommandations de l’Atelier seront  scrupuleusement pris en compte pour que la coopération transfrontalière pour le développement de la sous-région puisse se faire, en synergie avec les programmes et projets existants dans la région du bassin de la Mékrou. Ceci passe par l’établissement d’un dialogue constructif entre tous les acteurs pour traiter de l’adaptation au changement climatique et de l’équilibre besoins-disponibilités, la mise  en place d’outils communs pour l’aide à la décision en tenant compte de l’aspect genre, la mise en place d’un cadre stratégique approprié pour le développement durable du bassin à partir d’un système d’information transfrontalier, et enfin la mise  en place d’un système d’évaluation de la variabilité annuelle de la ressource eau ».

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