L’Agence de l’Eau du Nakanbé, jeune malgré tout

La première créée des Agences de l’Eau au Burkina date du 22 mars 2007 et s’étend sur une superficie de 60 337 km² soit 21% de la superficie du Burkina avec une population d’environ 8 millions d’habitants représentant 44% de la population du pays en 2015. Elle couvre plusieurs grandes villes dont la Capitale Ouagadougou et six (06) chefs de région ; ce qui augmente la pression déjà forte sur les ressources en eau du bassin.

« Comme toutes les Agences de l’eau, celle du Nakanbé a pour objet de valoriser le bassin hydrographique en tant que cadre approprié de connaissance, de planification et de gestion de la ressource en eau, par la coordination des actions y relatives et par la concertation ; afin de préparer et de mettre en œuvre, dans les conditions optimales de rationalité, les orientations et les décisions prises dans le domaine de l'eau », a expliqué M. Barthélemy KOLOGO, Chef de Service Suivi Evaluation et Prospective de l’AEN.

Ainsi, l’Agence a dix missions à accomplir que sont :

  • engager les acteurs de l’eau à la GIRE ;
  • traduire la Politique Nationale de l‘Eau, à travers des SDAGE et SAGE ;
  • promouvoir une utilisation rationnelle des ressources en eau, la lutte contre la pollution et la protection des milieux aquatiques ;
  • percevoir des taxes selon le principe « pollueur-payeur » ou « préleveur-payeur » ;
  • apporter des aides financières diverses aux actions d'intérêt commun menées par les collectivités territoriales, les organisations socioprofessionnelles et les usagers ;
  • apporter l'assistance technique aux études, travaux, Suivi - évaluation, exécution et toutes autres actions entreprises afin de lutter contre le gaspillage et la pollution de l'eau, selon le principe « celui qui protège mieux est aidé » ;
  • préparer, en application des SDAGE et des SAGE, des programmes pluriannuels d'intervention ;
  • contribuer à la prévention et à la lutte contre les inondations et autres catastrophes naturelles liées à l'eau ;
  • développer et diffuser les connaissances sur les ressources en eau et améliorer leur gestion ;
  • développer des partenariats avec tout organisme intervenant dans son domaine de compétence.

Les acteurs majeurs de la gestion des ressources du bassin intègrent les Comités Locaux de l’Eau (CLE) dont 14 ont été mis en place dans le Nakanbé sur un potentiel de 40. Ce sont ces CLE qui appuient l’Agence à :

  • rechercher l’adhésion des acteurs à la gestion des ressources en eau ;
  • initier ou appuyer les actions de développement et de protection des ressources ;
  • assurer une synergie d’action avec les autres organes de gestion de bassins ; et
  • assurer une coopération avec les structures déconcentrées et décentralisées.

M. KOLOGO a donné des explications sur le processus de mise en place, d’animation des CLE ainsi que le nombre (14) et le fonctionnement des CLE mis en place. Ainsi, il a fait savoir que de 2016 à 2020, les CLE du bassin du Nakanbé ont reçu un appui total de 68 747 105 francs CFA de l’Agence dont près de 7% de la CFE et le reste 93% des partenaires (Danida et la Suède).

Sur le plan de la communication, la sensibilisation et l’éducation, M. KOLOGO a expliqué que plus de 6000 personnes avaient été directement touchées par les sensibilisations, plus de 300 usagers formés par les CLE sur des thématiques diverses et 26 comités de gestion ou d’usagers de barrage ont été mis en place entre autres.

Parlant du Schéma Directeur d’Aménagement des Eaux (SDAGE) du Nakanbé, M. Jean Baptiste ILBOUDO du service du développement durable de l’AEN a, pour sa part, estimé que « Le SDAGE de l’espace de compétence du Nakanbé ainsi élaboré ne devrait pas constituer une fin en soi. Il doit servir de cadre de référence aux acteurs (Etat, collectivités, usagers, partenaires) pour engager des actions en faveur d’une maîtrise partagée des ressources en eau et de leur protection au bénéfice des usages dans le respect de l’environnement naturel, qui constitue une richesse fondamentale pour l’Espace de Compétence de l’AEN ».

Mme Fadimata KABORE a expliqué que le recouvrement de la CFE est une des activités majeures de l’AEN dont elle a détaillé la stratégie de recouvrement qui vise à « dégager des ressources financières pour les actions en matière de gestion et de préservation des ressources en eau ». Elle a cité dans les difficultés rencontrées à savoir :

  • la localisation difficile de certains contribuables ;
  • l’insuffisance dans le contrôle des déclarations ;
  • le manque de mécanisme simplifié de déclarations et de payement pour les contribuables éloignés (unité de production d’eau potable).

Mme Kaboré a conclu que « chaque acteur devrait apporter sa contribution pour l’opérationnalisation de la CFE pour une meilleure gestion de l’eau au Burkina ».

Mme Fadimata Kaboré