La Gouvernance des Ressources

On s’accorde à dire que la mauvaise gouvernance est la raison principale des dérives que l’on constate sur les ressources en eau et la nature.  Les conditions actuelles d’exploitation de l'eau constituent de sérieuses menaces pour sa protection et sa préservation; et par voie de conséquence pour la survie des générations futures. Ainsi, en raison de la demande de plus en plus croissante, concurrentielle et du pluralisme des acteurs, dans la gestion des ressources en eau, il devient nécessaire d’améliorer les mécanismes requis pour une bonne gouvernance de l'eau. Si la gestion durable des ressources naturelles, y compris l’eau, passe par une meilleure planification dans l’esprit de la GIRE avec la mise en place d’un environnement favorable, de cadres de gestion appropriés et d’instruments de gestion bien à propos, force est de constater que dans la pratique ce n’est pas gagné d’avance surtout dans les pays de l’Afrique de l’Ouest.

La gouvernance de l’eau, c’est quoi ?

Les nouvelles orientations des politiques de gestion de l'eau visent une gestion partenariale associant les usagers dans leur large diversité et en reconnaissant les différents échelons de gestion. Elles impliquent de nouvelles constructions juridico-institutionnelles pour de nouvelles répartitions des rôles et responsabilités entre l'Etat, les collectivités territoriales et les agriculteurs, les distributeurs, les pêcheurs et les aquaculteurs, les usagers industriels, les grands aménageurs régionaux, les comités d'eau potable et les associations de protection à différents niveaux de gestion. Il s'agira de couvrir de façon harmonieuse les différents types de demande, tout en assurant une gestion rationnelle de la ressource, afin d’assurer l’équité dans l’accès, le maintien des fonctions environnementales et l'efficacité dans la mise en valeur de la ressource. Dans ses applications, la gouvernance de l’eau a donc plusieurs ressorts territoriaux (local, national, transfrontalier et mondial), impliquent tous les groupes d’utilisateurs, suppose un partage des responsabilités, nécessitent des instruments juridiques nouveaux et induit de nouvelles formes de dispositifs institutionnels de coordination et de mécanismes de régulation.

 

Quels défis pour le GWP ?

L’existence de cadres organisationnels et règlementaires, le niveau de cohérence entre les compétences des différents acteurs, la connaissance des textes en vigueur par les acteurs et leurs attributions, rôles, devoir et droit, etc. sont autant de choses essentielles pour évaluer une bonne gestion des ressources en eau.  L’importance de la gouvernance dans la gestion rationnelle et durable des ressources en eau est davantage stigmatisée par cette déclaration du GWP : « la crise de l’eau est souvent une crise de bonne gouvernance : l’incapacité à intégrer des politiques et des pratiques liées à la gestion des ressources en eau ». C’est le défi majeur qui s’est présenté au GWP en Afrique de l’Ouest où la ressource en eau constitue le premier produit pour des populations et des économies fortement dépendantes de l’agriculture et des ressources naturelles et également en manque d’eau pour les besoins alimentaires. L’eau est bien à la fois à l’origine de migrations humaines et animales et de conflits entre plusieurs groupes. Le   GWP-AO s’est donc engagé en 2006 à disposer d’une vue d’ensemble des principaux problèmes de gouvernance dans le secteur de l’eau dans les pays (Bénin, Niger, Ghana, Burkina Faso) et au niveau régional en l’Afrique de l’Ouest à travers son Programme de Gouvernance de l’eau (PfWG) financé par l’Union Européenne. Les défis pour le GWP-AO dans la facilitation de l’amélioration de la gouvernance de l’eau au niveau régional ont consisté à :

  • (i) faciliter le processus d’adoption des instruments juridiques portant gestion de l’eau ;
  • (ii) appuyer les communes en matière de gestion de la ressource eau ;
  • (iii) renforcer les capacités des acteurs pour une gestion durable des ressources (comités locaux, communes, administrations, usagers) et la gestion des conflits liés à l’eau ;
  • (iv) renforcer les capacités de l’administration centrale et déconcentrée en matière de suivi-évaluation ;
  • (v) aider les pays à améliorer l’évaluation des ressources en eau souterraine et du suivi de la qualité de l’eau et de sa gestion ;
  • (vi) informer, sensibiliser et former dans la gouvernance des ressources ;
  • (vi) soutenir la promotion de la femme dans la gouvernance de l’eau.