Depuis 1972, le Niger a décidé d'avoir une réserve nationale pour la faune et a interdit la chasse. Avec l’Arly au Burkina et le Pendjari au Bénin, la réserve du W forment le système transfrontalier du WAP traversé par la rivière Mékrou. Selon M. Hamissou Halilou Malam Garba, Chef de division des aires protégées à la Direction de la Faune, de la Chasse et des Aires protégées, «plus il y aura d'eau dans la réserve, plus il y aura d'animaux qui attireront davantage de visiteurs, générant plus de revenus pour les municipalités riveraines avec plus d'emplois pour les communautés locales».
Selon le Préfet du département de Say, la région administrative de la réserve, M. Mamane Awali Bouro, le projet pilote est un appoint aux populations et rentre dans le cadre de la politique nationale de développement du pays qui encourage la mise en place de points d'eau pour la faune pour encourager la relance du tourisme. Et la secrétaire générale de la préfecture, Mme Aissatou Harouna, explique que les autorités locales appuient totalement le projet pilote et accompagne sa mise en œuvre.
Il était prévu au départ de construire un point d'eau d’une capacité de 10 000 mètres cubes, qui est finalement passé à 16 000 m3 en raison de circonstances plus favorables sur le terrain afin de garder l'eau pour une plus longue période après la saison des pluies qui prend fin généralement en fin Septembre ou début Octobre. Les concepteurs estiment que ce point d'eau va servir à la biodiversité d'un bassin versant de 20 km2. La construction du point d'eau fournit du travail à une vingtaine de jeunes et adultes de trois villages riverains pendant une période d'environ quatre mois. La mise en place de cette retenue devra contribuer à l'augmentation de la population faunique qui a beaucoup d'impacts positifs sur la vie quotidienne des populations riveraines.
M. Dioffo Oumarou, maire de la municipalité de Tamou qui abrite la réserve, affirme que le projet pilote en rendant l'eau disponible pendant une période plus longue pour la faune va contribuer à la réduction de la pauvreté. Il ajoute que 50% des revenus touristiques tirés de la réserve sont reversés à la municipalité. Le tourisme permet de donner du travail aux guides touristiques, aux écogardes ainsi qu’aux agences de voyage, a expliqué M. Oumarou. Malheureusement, depuis les événements survenus dans le Sahel impactent négativement sur le tourisme et ont provoqué une baisse drastique des visiteurs qui sont passés de plus de 7.000 visiteurs à moins d’un millier par an selon le conservateur de la réserve régionale du W.
Le PNE Niger a confié la responsabilité totale de la mise en œuvre du projet pilote aux structures gouvernementales. Hamissou Garba affirme que « l’Etat est totalement responsable de la mise en œuvre du projet. Ce qui est diffère de la manière dont d’autres projets ont été mis en œuvre dans la réserve ». Il explique que le PNE joue un rôle de facilitateur et vient comme un œil externe pour contrôler et superviser ce qui est fait. Le secrétaire permanent du PNE, M. Radji Garba, se dit satisfait de la mise en œuvre du projet et appuie la demande faite par la division des aires protégées de prolonger le financement pour soit étendre la capacité ou construire une nouvelle retenue.