Renforcer la résilience des femmes agricultrices au changement climatique : GWP-CAf à la COP26

Le GWP-Afrique Centrale (GWP-CAf) a partagé l'expérience de la région lors de la session sur le genre et l'inclusion sociale dans le Nexus Eau-Alimentation-Climat du tout premier pavillon Eau de la 26ème Conférence des Parties pour l’Adaptation au Changement Climatique (COP 26).

La session sur le Genre, l'Eau et l'Agriculture s'est penchée sur la façon dont le changement climatique remodèle le Nexus Eau-Alimentation-Genre, en mettant l'accent sur les leçons à tirer des approches de restauration de l'eau, des terres et des écosystèmes, qui sont intentionnellement conçues pour renforcer la résilience des communautés vulnérables au changement climatique et des moyens de subsistance dans le Sud global. La session organisée par l'International Water Management Institute (IWMI) /Water, Land and Ecosystems (WLE)/ Consultative Group on International Agricultural Research (CGIAR) a réuni des chercheurs et des professionnels venus d'Asie et d'Afrique pour discuter des interventions en cours, qui vont de l'inclusion à la transformation du genre.   

La participation du GWP-CAf à la COP26

La participation du GWP-CAf fait suite à la validation par le Comité de Pilotage du pavillon Eau et Climat de SIWI d'une étude de cas sur l’appui du GWP-Cameroun, avec le soutien financier de l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM), à la  Direction de la Météorologie Nationale du Ministère des Transports au Cameroun pour renforcer la résilience des agriculteurs et agricultrices  au changement climatique dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun afin d'améliorer leur rendement. La session sur l'autonomisation des femmes à travers le Nexus Eau-Alimentation s'est tenue lors du jour portant sur l'alimentation et l'agriculture de la COP26 et cette intervention du GWP-CAf reflète les voix du GWP à la COP26.  

Au cours de la présentation du GWP-CAf intitulée « renforcer la résilience des femmes au changement climatiques », la Chargée du programme Eau, Climat, Développement et Genre (WACDEP-G), Murielle Elouga, a planté le décor en présentant les dures réalités climatiques de la région de l'Extrême-Nord. Y compris les sécheresses extrêmes, les inondations meurtrières avec des effets dévastateurs sur le bétail et les récoltes alimentaires, les faibles précipitations annuelles en notant que tous ces facteurs affectent grandement l'agriculture et menacent la sécurité alimentaire avec un impact plus grand sur la population vulnérable, en particulier les femmes.  

L'agriculture, principale activité économique de la région, est la plus vulnérable au changement climatique et les femmes, qui en sont les principaux acteurs, ne sont pas suffisamment équipées pour faire face aux variations climatiques. Le principal problème relatif au genre dans l'agriculture est lié à l’insuffisance des capacités de prise de décision des femmes, qui sont les principales productrices - elles sont plus impliquées dans la phase de plantation et de récolte que dans la phase de planification et de suivi. Cela est dû en partie à la nature patriarcale de la société qui relaye les femmes au second plan, mais surtout au fait qu'elles ont rarement accès aux informations agrométéorologiques, et lorsque ces informations sont disponibles auprès de la Direction de météorologie, elles ne peuvent pas les utiliser car leur niveau d’éducation ne leur permet de lire les bulletins agrométéo dont le langage est très technique et complexe.    

Elle a ensuite souligné comment le PNE Cameroun, à travers le programme WACDEP-G, soutient la Direction, tout d'abord en facilitant un dialogue multi-acteurs pour discuter des mécanismes de collecte et de diffusion des informations agrométéorologiques et plus récemment à travers une action conjointe financée par l'OMM pour former les agriculteurs locaux sur le temps, le climat et l'agriculture et faciliter la collecte d'informations climatiques appropriées dans la région. Ce soutien a été souligné par le Directeur et représentant permanent de l'OMM au Cameroun, M. Simplice TCHINDA, lors de son intervention au cours de la session, « Notre objectif est de fournir des informations climatiques pour les utilisateurs au plus bas niveau qui sont souvent dans les communautés rurales et la collaboration avec le GWP a rendu cela facile pour nous ». 

Les résultats clés des deux activités ont été mentionnés et les défis tels que la faible participation des femmes liée à la nature patriarcale de la société, la couverture limitée de l'internet et du réseau téléphonique qui entrave la transmission des informations climatiques in situ et le faible niveau d'alphabétisation de la plupart des femmes ont également été mis en évidence.

Les principales leçons apprises et les recommandations sur la meilleure façon de renforcer la résilience des femmes au changement climatique, notamment en prenant en compte le contexte culturel de la société dans les activités connexes, ont été examinées en détail. Ces actions continues renforceront et amélioreront la prise de décision des agricultrices, ce qui permettra de réduire l'insécurité alimentaire qui touche environ 33,7 % de la population de la région, dont 38 % vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Dans le panel de discussion de la session, l’expert genre et inclusion sociale du GWPO, Liza Devebec, a partagé des idées sur la question de l'implication adéquate des politiques des pays en matière de questions de genre liées au changement climatique et sur la manière d'aller de l'avant pour s'assurer que l'approche de transformation du genre est mise en œuvre dans les processus relatifs à l'eau, au climat et à l'agriculture.