Le séminaire qui a été organisé au sein de la mairie de la Commune de Meri, fait suite à une recommandation du dialogue multipartite organisé par le Département de la Météorologie Nationale (MINT) et le GWP-Cameroun en novembre 2020, où il était question de quitter le cadre de concertation entre les acteurs impliqués dans la chaîne de collecte, traitement et diffusion des données vers une phase pratique de collecte des données météorologiques dans les champs. En outre, il s’agissait de faire collaborer la Direction avec les services décentralisés de ces zones en vue d’élaborer des mesures visant à améliorer l'accessibilité aux informations climatiques pour réduire la vulnérabilité aux impacts du changement climatique.
L'objectif général du séminaire était de rendre accessible les informations météorologiques souvent fournies de façon régulière par la Direction de Météorologie mais rarement utilisées par les agriculteurs locaux en raison de leur nature complexe qui conduit à une mauvaise planification des activités agricoles, ce qui affecte considérablement les récoltes. Pour s'assurer que les informations météorologiques fournies par la Direction concernant ces zones reflètent la réalité sur le terrain, la formation a démontré aux agriculteurs l’importance de l’utilisation des pluviomètres pour le contrôle des précipitations. Ces outils faciliteront leur prise de décision et amélioreront les rendements agro-sylvo-pastoraux tout en réduisant leur vulnérabilité aux variations météorologiques et climatiques.
Quarante-et-un participants pour le compte de la mairie de la commune de Meri, du Ministère des Transports (y compris la délégation régionale), le Global Water Partnership, mais aussi des paysans locaux, les Groupes d’Initiative Commune (GIC), le Ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales (MINEPIA), le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER) ont pris part à ce séminaire. Ces participants ont été outillés à l'utilisation des outils et techniques agrométéorologiques, du calendrier agricole local, des systèmes de production adaptés aux contraintes climatiques des cultures, des techniques de diffusion et de collecte des informations météorologiques, notamment le suivi des précipitations par des pluviomètres.
Le sous-directeur des applications météorologiques à la Direction Nationale de la Météo au Ministère des Transports a souligné lors du séminaire que : « On se rend compte que de plus en plus d’informations disponibles sur les données pluviométriques et météorologiques n’arrivent pas au niveau des paysans à la base. Pour y remédier, le MINT en collaboration avec l'OMM et le GWP-Cameroun, profitera de cette formation pour fournir aux participants les outils qui leur permettront de connaître quand semer, quelles variétés de semences utiliser, quand mettre les pesticides, entre autres ».
Les femmes étant les plus vulnérables à ces variations climatiques, l'appui du GWP-Cmr à cette initiative pilote s'inscrit dans le cadre du programme Eau, Climat, Développement - Genre (WACDEP-G). Pour sa part, la chargée de programme WACDEP-G, Murielle Elouga, a déclaré : « Cette initiative permettra aux communautés, et en particulier aux femmes vulnérables aux aléas climatiques, de prendre conscience de l'importance de planifier leurs activités agricoles conformément aux informations météo fournies par le Ministère, et celles qu‘elles auront collectées à travers le suivi pluviométrique ».
Un besoin qui a été exprimé dans le même sens, par les agriculteurs lors d'une mission préparatoire du département de météorologie nationale dans la localité de Meri. Un cultivateur de maïs a déclaré : « Nous préparons la terre, nous labourons, nous plantons, et nous attendons mais la pluie ne tombe pas. L'année dernière, nous avons dû replanter du maïs... la première fois, nous n'avons pas eu de récolte parce que la quantité de pluie n'était pas suffisante pour faire pousser les cultures ».
Lors du deuxième jour du séminaire, 10 pluviomètres ont été installés dans 10 districts de la commune de Meri, à la grande joie des agriculteurs locaux qui attendent beaucoup des futures saisons de plantation. Les informations recueillies à partir des pluviomètres par les points focaux des stations pluviométriques seront envoyées à la Direction pour une collecte précise des informations météorologiques relatives à la zone. Véronique DIASSAR, une femme leader, a déclaré que « Cette formation nous a permis de collecter beaucoup d'informations sur le temps, le climat et l'agriculture que nous utiliserons pour relever le niveau de vie de nos agriculteurs et contribuer au développement global de la communauté ».
Contexte
Le temps et le climat sont les principaux facteurs de risque ayant un impact sur la production agricole et la gestion des ressources naturelles au Cameroun, en particulier dans le nord. Dans cette région, la production agricole est soumise à des conditions météorologiques et climatiques extrêmes, telles que de graves sécheresses, des inondations (le relief) ou des températures extrêmes, qui sont récurrentes et provoquent des déficits considérables dans les rendements des cultures, menaçant ainsi la sécurité alimentaire. Pour ces raisons, le Cameroun s'est engagé à promouvoir des politiques et des plans d'adaptation des agriculteurs au changement climatique, dans le cadre de la Vision 2035 et à travers la mise en œuvre de son Plan National d'Adaptation au Changement Climatique (PNACC).