La formation s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet pilote sur la fluorose dentaire de l'AIP Eau, Climat, Développement - Genre (WACDEP-G) du GWP-Cmr , avec l'appui financier de la Direction du Développement et de la Coopération Suisse (DDC). L'objectif principal de la formation était de sensibiliser les participants sur le problème de la fluorose dentaire dans la région de l'Extrême-Nord (causes, impacts, solutions proposées) afin, qu'ils puissent mieux appuyer les activités de sensibilisation en cours pour la réduction de la stigmatisation des personnes affectées dans la région et au-delà.
Des représentants d'institutions gouvernementales (Ministère de l’Eau, Commune de Meri), des chefs religieux, des femmes leaders d'associations de femmes, des partenaires du projet (ACEEN, CEDC, WESDE) et des médias communautaires/nationaux y ont participé.
Dans une session très interactive, Dr Fantong Wilson, Président du Comité Technique du GWP-Cmr et hydrogéologue, a expliqué que contrairement aux croyances locales, la consommation d'eau avec un niveau de fluor plus élevé que celui recommandé par l'OMS (1,5mg/l) est la principale cause de cette maladie irréversible qui affecte les dents et provoque une déformation des os dans les cas les plus graves.
« Sur les 36 points d'eau testés par le GWP-Cameroun lors d'une précédente étude réalisée dans le village de Meri et ses environs, seuls 4 présentaient une concentration acceptable de fluor », a-t-il expliqué.
Les assistantes techniques du GWP-CAf, Sima-a Bernardine et Nadine Fragniere ont présenté le processus de défluoruration mis en place par le GWP-Cmr et ses partenaires. Le processus qui consiste à utiliser le charbon d’os de bœufs dans des filtres domestiques adaptés pour réduire le fluorure dans l'eau potable a intrigué les participants qui ont voulu savoir quand ces filtres seront disponibles pour la population.
« La science prend du temps ! Ce processus est en cours depuis 2017 et nous avons encore d'autres tests à faire. Nous comprenons l'impatience des populations et c'est pourquoi cette phase de sensibilisation est la priorité - les médias doivent aider à faire passer ce message », a expliqué Hycinth Banseka, Secrétaire Exécutif du GWP-CAf. Pendant la session de travail en groupe, les participants ont apporté quelques modifications au formulaire de sensibilisation à utiliser sur le terrain par les femmes leaders, qui sont des actrices clés dans les activités de sensibilisation au sein des communautés.
L'implication des médias locaux et nationaux pour atteindre un public plus large et changer les mentalités sur la fluorose dentaire afin de réduire la stigmatisation des personnes affectées est très importante. C'est la raison pour laquelle le deuxième jour de l'atelier était spécifiquement destiné aux représentants des médias. Les participants ont eu droit à un récapitulatif de la première campagne de sensibilisation tout en soulignant certains résultats clés notamment le fait que certaines filles affectées dans le village de Douvangar ont repris confiance en elles et peuvent maintenant lire la liturgie et chanter à l'église.
Puisque l'égalité des sexes se trouve au cœur du programme WACDEP-G, après avoir mis en lumière les impacts spécifiques de la fluorose dentaire sur le genre , il était pertinent que les médias aient une compréhension du genre et l’importance d'adopter une approche genre sensible dans la communication autour de la fluorose dentaire - un sujet profondément discuté par la chargée de programme WACDEP-G, Murielle Elouga et la chargée de communication GWP-CAf, Samyra Amabo au cours de cet atelier.
Des recommandations ont été faites à la fin de l'atelier en ce qui concerne l'implication des médias dans cette campagne et comment ils peuvent mieux appuyer le GWP-Cameroun dans la réduction remarquable de la stigmatisation des hommes, des femmes et des enfants atteintes de la fluorose dentaire dans le sous-bassin de Mayo-Tsanaga.